Blue Navi - Starcade

En effet, si la musique 8-bit, ou musique chiptune, existe aujourd’hui, c’est grâce aux ordinateurs et aux consoles de jeux vidéo. Tiré des mots anglais « chip » (puce informatique) et « tune » (mélodie), le terme « chiptune » désigne la musique créée en temps réel par une puce informatique comme on en trouve dans un ordinateur ou une console de jeu.

Longtemps, le chiptune a été considéré comme un son limité, peu esthétique, artificiel et on s’amusait à l’appeler « cheaptune », jeu de mot faisant référence à une musique bon marché de qualité moyenne. Bien que le chiptune n’était pas considéré comme une réelle musique artistique, certains artistes des années 2000 l’ont reprise dans leurs compositions afin d’y apporter une dimension vintage unique.

Aujourd’hui, cette musique est une certes une niche, mais elle s’assume comme un genre à part entière et elle est aussi bien utilisée dans la pop que dans l’EDM.

L’artiste américain Michael R. Hernandez, originaire de Zephyrhills en Floride, est un passionné de musique électronique et de jeux vidéo. Ces deux passions l’ont conduit à s’intéresser à la musique chiptune, qu’il compose sous son mystérieux pseudonyme Blue Navi. Attiré par l’univers des jeux vidéo rétro (joués sur une borne d’arcade vintage, s’il-vous-plaît !), Michael R. Hernandez s’intéresse notamment au travail de Disasterpeace, compositeur de musique électronique et de chiptune qui est l’une de ses principales sources d’influence. Il écoute et admire également la musique électronique et dance (EDM) de Daft Punk, Monomer et Masikus.

L’un de ses derniers albums en date, « Cafe Zone », est un mélange de genres et de sonorités qui lui ont été inspirées par l’univers des jeux vidéo, les anime japonais et une grande consommation de café, d’où le clin d’œil dans le titre.

« Starcade » est le quatrième morceau de l’album : du début à la fin, ce titre d’un peu plus de cinq minutes est un excellent hommage à la musique chiptune et aux jeux d’arcade. Il débute par une accumulation de bruitages qui rappellent à un auditeur nostalgique les jeux vidéo des années 1980 et 1990 et qui reviennent également à la fin du morceau, comme un générique. « Starcade » est pensé comme une partie de jeu vidéo : c’est un morceau propre et bien travaillé des premières aux dernières notes.

Au milieu, c’est purement de la musique électronique, reprenant les codes de la house : un tempo plutôt rapide et un rythme minimal caractérisé par un coup de grosse caisse sur chaque battement. Nommée en référence au club Warehouse de Chicago, où se produisait Frankie Knuckles, l’un des premiers disc-jockeys à avoir popularisé ce style de musique, la « house music » est née dans les années 1980 mais elle n’a pas pris une seule ride aujourd’hui. Dans le morceau de Blue Navi, elle apporte de la modernité à un titre vintage fortement influencé par la musique chiptune.

Pour composer « Starcade », Michael R. Hernandez a utilisé l’application Sunvox, une station de production musicale compatible sur téléphone ou sur ordinateur qui permet une grande liberté de création, grâce à la possibilité de composer des pistes de musique à partir de samples, de claviers MIDI, de boîtes à rythmes, de filtres et d’effets en tous genres comme les échos, et bien sûr d’instruments de musiques virtuels.

« Starcade » est soumise à une licence CC BY SA 3.0, ce qui signifie que vous pouvez la télécharger gratuitement et la modifier, sous réserve de citer les crédits sur tous les supports de diffusion où elle apparaîtra. Vous devriez aussi publier l’oeuvre dérivée sous la même licence. C’est une musique idéale pour accompagner un jeu vidéo ou tout autre projet vidéo lié à l’univers des consoles et bornes d’arcade.